Rencontre avec Clément, Development Engineer chez Diabeloop
Son quotidien de développeur dans une medtech
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Diabeloop : Quel est ton quotidien de Development Engineer chez Diabeloop ?
Clément : Je suis Développeur Android mobile dans l’équipe CoreDroid de Diabeloop, une sous-équipe de l’équipe plus large DevDroid. Je travaille sur l’environnement système dans lequel tournent les applications développées par Diabeloop. Bien que nous gardions toujours en tête les personnes utilisatrices finales de nos solutions, l’équipe DevDroid est notre principal client en interne. Nous sommes chargés de la personnalisation de l’environnement technique pour répondre aux besoins et aux exigences des applications mobiles développées par l’équipe DevDroid.
Diabeloop : Dans ton équipe, utilisez-vous une méthode de travail particulière ?
Clément : Oui, nous travaillons selon la méthode SCRUM, rythmée par des “sprint” qui durent environ deux semaines. Le Project Owner de l’équipe est chargé de l’organisation des ces sprint. Toutes les deux semaines, nous décidons des tâches à embarquer dans cet intervalle. Pour suivre l’avancement du projet, nous avons des réunions quotidiennes – que l’on appelle “daily meeting” – parfois très courtes, qui nous permettent de faire le point sur ce qui a été fait, ce qu’il reste à faire et éventuellement les problématiques rencontrées.
Diabeloop : L’industrie médicale est encadrée par un cadre réglementaire fort et des obligations associées. Qu’est-ce que cela implique quand on est développeur pour une medtech ?
Clément : L’utilité des solutions que l’on développe chez Diabeloop, qui changent la vie des personnes qui vivent avec un diabète, est un moteur au quotidien. Le cadre réglementaire est compréhensible et rassurant pour des dispositifs qui prennent des décisions thérapeutiques. Les obligations réglementaires mettent plus d’inertie aux processus de développement.
De mon point de vue, dans d’autres industries moins réglementées, les cycles de développement sont plus courts. Par exemple, des mises à jour peuvent être implémentées en une semaine. Dans la santé, la réglementation impose des cycles plus longs. Néanmoins, elle n’entrave pas l’innovation. Suffisamment de liberté nous est conférée pour répondre à ces exigences. Je dirais même que ce cadre réglementaire imposé nourrit la réflexion et nous pousse à aller plus loin dans nos innovations, tout en respectant les exigences requises. C’est un challenge qui demande plus de capacités d’adaptation.
Diabeloop : Quel projet as-tu mené à bien et dont tu es particulièrement fier ?
Clément : Le premier mois qui a suivi mon arrivée chez Diabeloop, nous avons rencontré un problème de connexion Bluetooth avec un capteur partenaire pour établir la communication avec le terminal qui héberge l’algorithme que nous développons. J’ai passé environ trois mois à déballer le code pour comprendre comment ça fonctionne. Cela a été un apprentissage à grande vitesse car la problématique devait être résolue au plus vite. La solution que nous avons implémentée permet une connexion Bluetooth optimale et robuste avec le capteur de glycémie. Ce projet a été un challenge qui m’a poussé à maîtriser rapidement l’environnement de travail dans lequel j’allais évoluer.
Diabeloop : Qu’est-ce qui, selon toi, est le plus stimulant dans ton métier de Development Engineer ?
Clément : Les projets inter-équipes pour faire un hackathon ou un POC (preuve de concept) me plaisent énormément. Les ateliers pour résoudre un sujet, avancer sur un problème sont très stimulants. C’est une occasion de partager des compétences avec d’autres équipes, tout en couvrant une variété de sujets techniques. Personnellement, j’adore ce mélange !
Diabeloop : Que penses-tu de Diabeloop en tant qu’entreprise ?
Clément : J’ai beaucoup de plaisir à travailler pour Diabeloop. Je me reconnais dans les valeurs et les principes de l’organisation. Je suis particulièrement séduit par le couple liberté et co-responsabilité. L’entreprise m’offre la possibilité d’organiser mon temps, en présentiel ou en distanciel. On me fait confiance pour le faire au mieux et ça, je l’ai rarement vu ailleurs. La co-responsabilité a particulièrement du sens à mes yeux. La confiance et la liberté que Diabeloop m’accorde me font ressentir ma responsabilité dans l’entreprise et mon équipe pour servir les patients et patientes finaux·les.
Dans mon équipe, l’agilité et la solidarité sont les pierres angulaires du travail quotidien. Nous avons très facilement la possibilité de poser des questions, de demander de l’aide, sans jugement aucun. Par exemple, quand nous travaillons sur une partie de code très difficile ou que nous ne maîtrisons pas, généralement nous n’y passons pas beaucoup de temps. Une personne qui maîtrise le sujet nous vient rapidement en aide ou prend le relais, dans un souci d’optimisation du temps et des ressources.
Diabeloop : Qu’est-ce qu’un Development Engineer doit garder en tête ?
Clément : Dans notre métier, la veille technologique est essentielle. J’essaie d’y consacrer du temps chaque semaine, notamment sur les sujets du moment sur lesquels je travaille. C’est fondamental d’approfondir et de lire la littérature. Je pense qu’il ne faut pas hésiter à s’ouvrir l’esprit et à aller explorer ce qui se fait ailleurs. Les avancées d’autres secteurs d’activité peuvent être aussi applicables pour nous et nous faire avancer. Enfin, quand on est Development Engineer Android, on ne peut se passer d’une veille cybersécurité !
Diabeloop : Certaines personnes hésitent à candidater dans l’industrie médicale par crainte de l’environnement réglementaire. Que leur dirais-tu ?
Clément : Je leur dirais qu’il faut regarder l’ensemble et s’attarder notamment sur le sens que l’entreprise donne à notre métier, c’est primordial. Pour moi, cela contribue à trouver un équilibre et compense les éventuels freins, pré-conceptions ou idées reçues. Le cadre réglementaire du domaine de la santé n’est pas forcément une contrainte. C’est d’abord une question de point de vue, cela dépend de comment on l’aborde, comment on l’appréhende. C’est aussi une opportunité d’évoluer dans un environnement toujours plus stimulant, toujours plus challengeant, de développer son adaptabilité, d’encourager la créativité pour innover.
J’aimerais aussi leur dire que d’un secteur d’activité à un autre, le cœur de notre métier reste inchangé. La seule différence que j’ai identifiée dans le domaine de la santé porte sur les cycles de développement qui sont plus avancés, plus importants et qui embarquent plus de choses notamment tout ce qui est lié au tests et à la documentation. Autrement, la méthodologie de travail et les automatismes sont très proches d’un secteur d’activité à l’autre.
Diabeloop : Selon toi, comment va évoluer le métier de Development Engineer dans les medtech ?
Clément : La route qui se dessine va vers plus d’automatisation, davantage d’interventions de logiciels dans le domaine de la santé et plus d’Intelligence Artificielle en santé. Cela implique l’introduction de plus de risques et des enjeux de taille en termes de cybersécurité. On le voit déjà notamment à travers les cyber-attaques dont certains hôpitaux sont victimes. Selon moi, la sécurité va être plus que jamais au cœur des préoccupations et le métier d’Ingénieur·e Cybersécurité va beaucoup se développer. Cette mutation va faire appel à la vigilance des spécialistes du développement en activité. Ils·elles vont devoir se former, être sensibilisé·e·s. Ne pas estimer les risques cyber serait un profond ralentisseur de l’innovation en santé.
Diabeloop : Quelles qualités sont utiles à un·e développeur.se ?
Clément : En premier lieu, je dirais la patience. Les cycles sont longs et en cas de bug, généralement on ne trouve pas la solution instantanément. Il faut très souvent analyser des milliers de lignes de logs avant de dégager des pistes de réflexion.
Ensuite, la minutie et la curiosité. Et aussi, savoir travailler en équipe. Cela implique de s’adapter soi-même et de s’adapter aux autres. Le développement est véritablement un métier collaboratif. Chaque Development Engineer se penche sur une petite brique pour arriver à un résultat final en équipe.
Pour couronner le tout, je trouve qu’il faut garder en tête les personnes utilisatrices finales des solutions que nous développons et rester orienté·e résultats.
Diabeloop : Étais-tu destiné à être développeur ?
Clément : Absolument pas, je n’étais même pas destiné à travailler dans la technologie. Pour ne rien vous cacher, j’ai vécu en Syrie, dans un village très éloigné de la civilisation. Et oui, j’ai connu le quotidien sans électricité ! J’ai étudié dans une ville en Syrie et j’ai eu mon premier ordinateur entre 23 et 25 ans. Très vite j’ai été happé par l’informatique et les technologies.
Diabeloop : Raconte nous ton arrivée chez Diabeloop !
Clément : J’ai rejoins l’entreprise à une période très particulière, pendant le premier confinement en France. Diabeloop est ma première expérience dans l’industrie médicale, auparavant j’ai travaillé dans le développement d’objets connectés pour la maison. J’ai découvert Diabeloop à travers une offre d’emploi diffusée sur LinkedIn. La mission de l’entreprise d’améliorer la vie des personnes qui ont un diabète donne véritablement du sens au travail quotidien. Associé à l’intérêt pour le poste ouvert, c’est ce qui m’a encouragé à candidater.